salaires dans la coiffure
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Bientôt une augmentation de salaire pour le secteur de la coiffure ?



Depuis de nombreuses années, la filière coiffure n’a pas connu d’augmentation des salaires. En 2022, les salaires pourraient bien augmenter et ainsi permettre de débloquer cette situation particulièrement tendue.
 

Une pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur de la coiffure

 
Le secteur de la coiffure connaît un manque d’effectif de l’ordre de 15 à 20%. En 10 ans, la filière a perdu 7,6% de ses actifs et 27% de ses apprentis. La crise sanitaire n’a pas arrangé la situation puisque les professionnels ont pris de nouvelles habitudes. Les confinements et les couvre-feux ont notamment permis aux coiffeurs et coiffeuses de bénéficier d’un rythme de vie plus adapté à une vie familiale.

D’autant plus que les conditions de travail ne font pas rêver les jeunes (horaires contraignants, pénibilité physique, salaires peu attractifs, etc.).

En matière de salaires, la filière coiffure est un mauvais élève. Malgré les formations régulières permettant aux coiffeurs de se spécialiser au cours de leur carrière, aucune reconnaissance de ce savoir-faire n’est retranscrite au niveau de leur salaire.

De plus, la grille des salaires minimum en coiffure n’a pas été renégociée depuis 2018. Avec l’augmentation annuelle du SMIC, les premiers niveaux de salaire arrivent donc dorénavant en dessous du SMIC. Pour autant, les coiffeurs et coiffeuses ne sont pas payés en dessous du SMIC puisque c’est illégal mais plus aucune différence de salaire n’existe entre un coiffeur débutant, confirmé ou qualifié.

Elisabeth Borne, Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, avait déjà épinglé une quarantaire de filières dont les niveaux de salaire se situaient en dessous du SMIC en septembre 2021. Suite à cela, une demande a été formulée pour mettre fin à cette situation et rendre leurs grilles de salaires plus attractives.
 

La coiffure va-t-elle revaloriser ses salaires en 2022 ?

 
33% des coiffeurs sont payés au SMIC, soit une proportion deux fois plus importante que les autres branches professionnelles. Augmenter les salaires semble être une solution pertinente pour pallier la pénurie de personnel que connaît le secteur de la coiffure.

Cependant, si augmenter les salaires pourrait permettre au secteur de recruter, il est difficile pour les salons de l’envisager. La marge d’un salon de coiffure tourne autour des 5% une fois l’ensemble des charges réglées. Une situation qui n’est pas tenable et rend l’augmentation des salaires difficilement envisageable à l’heure actuelle. Tant que les charges ne diminuent pas, le secteur aura du mal à augmenter les salaires.

Pour l’heure, une première séance de négociations entre le patronat et les syndicats a débouché sur une proposition. Celle de remettre le premier échelon de salaire au niveau du SMIC et d’augmenter les suivants de 0,5 à 1%. Une proposition insuffisante du point de vue des syndicats mais qui selon l’UNEC (Union Nationale des Entreprises de Coiffure) ne peut être supérieure pour le moment.

Malgré cette situation, certains salons prennent eux-mêmes l’initiative d’augmenter les salaires de leurs employés. Le gérant d’un salon nantais a, par exemple, décidé d’augmenter les salaires de façon générale pour fidéliser son équipe. Le gérant paie dorénavant ses salariés 150 euros brut de plus par mois par rapport à la convention collective dans le but de leur offrir un 13ème mois.

Toutefois, mis à part le salaire, d’autres actions sont actuellement entreprises pour favoriser l’emploi dans le secteur de la coiffure.
 

Comment pallier au manque de personnel de la filière de la coiffure ?

 
L’apprentissage constitue notamment un axe clé pour former des professionnels qualifiés. l’école de coiffure Silvya Terrade Marseille le reconnaît « former un coiffeur prend plusieurs années, l’apprentissage est un moyen efficace pour y parvenir. La fin des quotas du nombre d’apprentis est aussi une autre voie pour permettre au secteur de recruter davantage ».

En effet, depuis le mois d’août 2021, la limitation du nombre d’apprentis au sein d’une même entreprise, en vigueur depuis le 10 mars 1992, a été abrogée. Une bonne nouvelle pour le secteur de la coiffure, 2ème employeur d’apprentis de France, qui peut dorénavant employer deux apprentis par maître de stage et un apprenti supplémentaire si celui-ci est redoublant.

À cela s’ajoutent les aides de l’État permettant de favoriser l’apprentissage. Le plan « 1 jeune 1 solution », qui permet aux entreprises embauchant un apprenti de bénéficier d’une aide exceptionnelle allant jusqu’à 8 000 euros (5 000 euros pour un apprenti mineur et 8 000 euros pour un apprenti majeur), a notamment été reconduit jusqu’au 30 juin 2022.

En 2021, plus de 650 000 contrats d’apprentissage ont été conclus. L’apprentissage est en plein essor, le nombre de nouveaux contrats explose. Chaque année, le record de l’année passée est battu. Bien qu’extrêmement pertinent, l’apprentissage n’est pas la seule variable possible pour favoriser les candidatures en salon de coiffure.

Il faut également prendre exemple sur certaines initiatives individuelles. Le gérant d’un salon de coiffure strasbourgeois a cherché à améliorer les conditions de travail de ses salariés. Pour ce faire, ce dernier ouvre dorénavant son salon le lundi pour pouvoir le fermer le samedi et ainsi permettre à ses salariés de disposer de leur week-end. Cette initiative lui a également permis de recruter puisqu’après l’annonce de ces nouveaux horaires, une dizaine de candidatures sont parvenues au gérant et l’une d’entre elle a été retenue.

Bien que l’augmentation des salaires dans le secteur de la coiffure semble inévitable pour les prochaines années, elle ne paraît toutefois pas être la mesure qui permettra au secteur de se développer. Les gérants se doivent imaginer d’autres dispositifs pour recruter. Développer leur marque employeur et proposer de meilleures conditions de travail (horaires, pénibilité, etc.) aux salariés et candidats semblent être des perspectives propices au recrutement.

A propos de l'auteur

Fréderic Lambert

Fréderic Lambert

Frédéric Lambert est un expert renommé en matière de rémunération et de gestion des talents avec plus de 20 ans d'expérience. Titulaire d'un Master en Gestion des Ressources Humaines et d'un doctorat en Économie, il a servi en tant que directeur de la rémunération dans des multinationales, développant des stratégies salariales innovantes. Auteur prolifique, Frédéric est également un conférencier à la faculté de droit de science politique.

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